Chiffre clé : 10 à 15%, c‘est l’intervalle moyen d’économies d’énergie observées sur plusieurs milliers de bâtiments par la mise en œuvre de mesures de sobriété d’usage

Pour l’exploitation des bâtiments tertiaires et résidentiels, la sobriété d’usage couvre plusieurs types d’actions : la mise en œuvre d’écogestes, le pilotage d’équipements techniques, le bon dimensionnement des équipements ou encore la mutualisation des équipements et des espaces.
D’après les concours Déclics (Défis citoyens locaux d'implication pour le climat et la sobriété) et CUBE (Concours Usage Bâtiment Efficace), les économies d’énergie observées sur quelques milliers de bâtiments par la mise en place de mesures de sobriété d’usage sont de 11 à 13% sur les bâtiments tertiaires (Plan Bâtiment Durable, 2023) et de 12% sur les logements (Déclics).
Il n’existe pas à l’heure actuelle d’objectif de politique publique portant uniquement sur la réduction de la consommation d’énergie associée à l’application de mesures de sobriété. Toutefois, pour le secteur tertiaire, le Dispositif Eco Energie Tertiaire fixe des objectifs (voir Définitions) de réduction globale de la consommation d’énergie des bâtiments. La mise en œuvre de mesures de sobriété d’usage constitue un levier important pour les atteindre. Par ailleurs, le plan de sobriété, qui intègre des mesures de sobriété d’usage et d’efficacité, établit comme objectif une diminution de la consommation de gaz et d’électricité tous secteurs confondus de 40 % d’ici 2050, par rapport à 2019.
Dans le résidentiel, avec l’augmentation récente des prix de l’énergie, on constate une augmentation de l’adoption d’écogestes (voir indicateur). Néanmoins, il est difficile de distinguer ce qui relève d’une adoption par des ménages aisés de nouvelles habitudes qui s’ancreront dans le temps, et ce qui relève d’une restriction de consommation de la part de ménages modestes dont la précarité énergétique s’est accrue.
Il n’existe pas de données quantitatives précises et exhaustives portant sur la mise en œuvre des mesures de sobriété du secteur tertiaire, du fait notamment de son hétérogénéité.

Définitions

Sobriété

Ensemble de politiques publiques et d’engagements citoyens visant à éliminer les excès et réduire la demande d'énergie, de matériaux, de terres et d'eau pour préserver l'environnement tout en garantissant le bien-être et un accès équitable aux ressources (GIEC, 2021). Dans un contexte où les limites planétaires sont dépassées, la sobriété est une démarche indispensable consistant à questionner les besoins individuels et collectifs pour y répondre en respectant le vivant et les ressources finies. Il s’agit de réduire les consommations d’énergie, de matière et les émissions de gaz à effet de serre, tout en gardant un objectif d’équité et d’intérêt général. Pour cela il est nécessaire d’opérer des changements de politiques publiques, d’organisation, des modes de production et de consommation et plus globalement de mode de vie. La sobriété est complémentaire à une démarche d’efficacité qui ne peut répondre à elle seule aux enjeux cités.

Objectifs du Dispositif Eco Energie Tertiaire (DEET)

Une organisation assujettie au Dispositif Eco Energie Tertiaire (DEET) doit atteindre en 2030, 2040 et 2050 l’un des 2 objectifs de réduction de la consommation d’énergie finale défini par le DEET :

Le premier objectif est exprimé en valeur relative. Il correspond à une baisse de la consommation d’énergie finale du bâtiment ou de la partie de bâtiment assujetti de 40% (en 2030), 50% (en 2040) et 60% (en 2050).
Le deuxième objectif est exprimé en valeur absolue. Pour chaque catégorie d’activité (exemple : bureaux), une valeur seuil de consommation est définie. Cette valeur est la somme des composantes CVC et USE. La composante CVC correspond à la consommation énergétique relative à l’ambiance thermique générale et à la ventilation des locaux. La composante USE correspond à la consommation énergétique relative aux usages spécifiques énergétiques propres à l'activité ainsi qu'aux autres usages immobiliers tels que la production d'eau chaude sanitaire et d'éclairage. A l’heure actuelle, seules les valeurs pour l’année 2030 ont été définies.

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